Quand l’inconfort devient ta zone de confort…

Crédit photo Pixabay

Confort dites-vous ? Jamais connu !!!

Sortir de sa zone de confort… avouons-le, c’est le conseil en vogue. C’est le mot d’ordre de tout coach, ou personne qui a le souci de votre développement personnel et professionnel recommande.

Sortir de sa zone de confort , c’est comme le sésame d’Alibaba pour réussir sa vie en ce siècle.

Le concept est assez simple, mais mérite d’être rappelé : pour réussir de grandes choses, pour changer quelque chose dans sa vie, le processus demande qu’on se remette en question, qu’on ose enfin laisser tomber de vieilles habitudes, celles qui nous confortent, mais qui nous handicapent. Ces méchantes habitudes qui nous empêchent de prendre des risques, de nous réaliser, d’oser l’inimaginable !

That’s right !

Pour ainsi résumer, la zone de confort représente donc la situation de routine bien connue, le périmètre qui nous sécurise et nous empêche d’aller à la rencontre de l’extraordinaire !

Voici où commence donc mon histoire. Je suis une personne bien appliquée, désireuse de réussir ma vie ; je m’ennuie vite des choses ordinaires, j’ai besoin de nouveautés, j’aime être dans des défis permanents. J’ai vite fait de comprendre que cette pratique de : « sortir de sa zone de confort » était, un conseil taillé sur mesure pour moi et qu’enfin, je vais atteindre mon nirvana, surtout sur le plan professionnel, mieux je serai enfin sur mon fameux « X ».

Avide de connaissances, toujours ouverte à apprendre, je me suis mise à lire articles et conseils sur « comment quitter sa zone de confort ». Je ne me contentais pas de lire, je voulais aussi les appliquer !

Surprise !

J’ai découvert que je n’avais pas de zone de confort !

En analysant tout mon cheminement, je me suis rendu compte que je n’avais jamais eu le temps de développer une certaine zone de confort. Il serait trop long et ennuyeux de parler de mon parcours, mais à chaque moment où je commençais à m’habituer à une situation, un événement me bousculait ou m’imposait de me se bouger. Parfois, cela venait de mon propre fait. Je trouvais que je devais aller de l’avant, que cette situation ne me satisfaisait plus, qu’il fallait améliorer mon sort, gravir d’autres montagnes, essayer telle autre chose, étudier, acquérir des connaissances ou des aptitudes. Je me fixe sans cesse des objectifs qui demandent toujours que je fasse certains efforts ou démarches pour les atteindre.

Moi qui me plaisais souvent à dire que j’étais une personne qui adore son petit confort, j’étais décontenancée de me rendre compte que je carbure à l’inconfort.

Comment quitter l’inconfort pour l’inconfort ?

Mieux, comment réussir des choses encore plus extraordinaires quand on est habitué à l’inconfort ?

Ma conclusion était bien simple : les ambitieux n’ont pas le temps de développer leur zone de confort. Et cette conclusion ne me surprend guère, car j’ai déjà écrit ici par le passé qu’on n’a pas besoin d’entreprendre pour réussir. Pour dire autrement que tout le monde n’est pas destiné à quitter sa zone de confort.

Et que ce conseil n’a pas besoin d’être donné à une personne qui a besoin de changer quelque chose dans sa vie.

Cela va de soi que tu ne peux jamais dormir sur tes lauriers si réellement tu as envie d’avancer, de réaliser de grandes choses dans ta vie.

Comment suis-je arrivée à m’habituer à l’inconfort ?

1 — En développant un mental d’acier : se fixer des objectifs et développer des outils pour les atteindre demande plus que de la volonté. Cela demande d’abord une grande préparation mentale. Laquelle préparation comprend certaines vérités : que la route peut être longue et ardue, que l’on peut essuyer plusieurs refus, que cela peut ne pas marcher d’un coup, que nous allons rencontrer des oppositions, que nous serons incompris parfois et même combattu.

2— En ne perdant jamais de vue notre vision : garder en tête la destination finale, prendre chaque étape pour des haltes, accepter que certaines pauses puissent être plus longues que prévu, ne jamais se décourager

3— Ne jamais prendre une situation comme une fin en soi. Chercher toujours à aller de l’avant. Sinon de quoi serait faite votre vie ? De l’ennui. Se fixer ses propres règles et s’en tenir.

Cesser d’écouter les gens de peu d’ambition qui vous diront : je veux juste un emploi bien payé, une maison bien chaude et je serais heureux. La définition du bonheur est relative. Peut-être pour vous, elle ressemble à la mienne : avoir sa vie toujours en chantier.

Quitter sa zone de confort, ce n’est définitivement pas pour moi.

Publicité

Le reflet du lion

En Afrique, les sages utilisent souvent des métaphores quand on leur soumet une problématique à résoudre. Cela leur permet de faire voir la situations sous un autre angle à leurs interlocuteurs et leur permettre de l’analyser autrement…

Il était une fois, un lion qui s’éloigna de la jungle où il vivait habituellement, et se retrouva perdu dans un désert. Il marcha longtemps sur cette terre aride, devenant de plus en plus assoiffé.

Finalement, il vit un étang d’eau. « Enfin ! je vais pouvoir assouvir ma soif » pensa-t-il.

Il courra vers l’étang, mais dès qu’il pencha sa tête pour boire, il y avait un autre lion déjà dans l’étang. Le lion se retira rapidement. Il tenta d’approcher l’étang à nouveau, encore une fois, le lion sans peur le regardait.

Reculant puis s’approchant, le lion sans peur lui barrait de plus en plus la voie.

Finalement, il devient tellement assoiffé qu’il marcha directement au bord de l’eau pensant :

Je m’en fous de cet autre lion et de comment il peut être féroce. J’ai besoin de l’eau pour survivre.

Il plongea sa tête dans l’eau et commença à boire. Pendant qu’il faisait cela, l’autre lion disparut en mille morceaux de reflets sur l’étang. (Shah, 1983)

Et si on essayait parfois d’analyser les problèmes autrement ?

De les lire sous un angle nouveau, autre que celui sous lequel ils nous ont été présenté. C’est l’exercice auquel je me pratique depuis quelques semaines.

Quand survient une difficulté ou un défi, nous avons tendance à s’y focaliser. Tellement que ce problème prend une proportion démesurée dans notre esprit et peut devenir coûteux en termes de temps et de moyens qu’on engage à le régler.

Que retenir de cette histoire ?

1.    Prendre toujours du recul et un temps de réflexion face à une difficulté.

2.    Nos limites sont érigées par nos peurs internes, nous les portons en nous et elles se reflètent dans notre réalité et nous paralysent.

3.    Nous pouvons décider d’être le lion, le roi de la jungle de notre propre vie ou nous laisser mourir de soif : soif de réussir, soif d’apprendre, soif d’avancer, soif de rayonner.

4.    Il y a toujours une alternative à tout problème, cela dépend de l’ange avec lequel nous décidons de l’analyser. Et surtout, de notre lecture dépendra les moyens pour les solutionner.

Quand on s’engage dans le merveilleux chemin de l’épanouissement professionnel, on rencontre souvent plusieurs challenges. Les lire sous d’autres angles nous ouvre une infinité de solutions.

Répondre à ces questions ne vous enferme pas définitivement dans une voie. Ce qui est magnifique avec les blogs, c’est qu’ils sont en constante évolution au fur et à mesure de vos apprentissages, de votre développement et des interactions avec autrui. Il est toutefois opportun de savoir où et pourquoi vous vous lancez. L’articulation de vos objectifs peut simplement contribuer à apporter de nouvelles idées d’articles.

De la nécessité de s’écarter parfois du cadre…

C’était l’époque où j’étais gestionnaire d’une équipe de vente. Nous étions presque à la fin du mois et les objectifs étaient loin d’être atteints. D’ailleurs, de plus en plus, ils étaient hauts, inatteignables, non mesurables. C’était l’époque où les chefs d’entreprise étaient aussi des demi-dieux. Ils se jouaient les gens ouverts d’esprit, mais ils avaient leur plan et n’en démordaient pas.

La vente, c’est une chaîne. Point besoin d’être un bon vendeur pour faire un bon responsable de ventes.

Tout responsable d’équipe est comptable des résultats de son groupe. Or, ce résultat dépend de celui de chacun des éléments du groupe.

J’avais vite fait de comprendre ce cercle vicieux où chacun se tient et tout le monde peut tomber par la faute d’une seule personne.

Avant le début de la journée, je faisais un discours pour motiver mes troupes. Mes discours étaient devenus des « shows » et aucun autre gestionnaire ne voulait les rater. J’en étais consciente et je donnais à mon public le spectacle voulu.

Je m’inspirais de tout : de l’actualité, de mes lectures, de mes discussions avec les équipes, mais aussi de versets bibliques, de proverbes, d’assertions célèbres.

Motiver une équipe passe par la mobilisation. Donner envie aux uns et aux autres de travailler avec vous. Donner du sens et de la valeur aux efforts de chacun, célébrer les réussites surtout, encourager.

Recadrer finement tout en mettant l’accent sur les efforts et les succès. Ne jamais oublier l’objectif commun par l’atteinte des objectifs personnels.

Ce matin, en venant comme à mon habitude, je pensais à mon allocution dans la voiture. Je savais quoi dire, qui interpeller, quel exemple donner, quelle astuce lancer.

Mais une chose sauta à mon évidence : « je voulais aussi sauver ma tête ». Un bon discours devant le chef prouvait ma participation à l’atteinte des objectifs. La responsabilité revenait à l’équipe de se mouiller le maillot pour me sortir ces maudites ventes.

Mais quand le moment arriva de parler, je regardais la douzaine de visages inquiète devant moi et je décidais de laisser parler mon cœur.

Je ne parlai ni d’objectifs non atteints, ni d’argumentaires de vente non respectés, ni de celui qui s’absentait un peu trop. Je décidai de leur parler de la nécessité de suivre son cœur, et surtout, de toujours bien faire ce qui nous a été confié.

C’est en réussissant à bien faire les petites choses qu’on réussit à en faire de plus grandes. Cesser de considérer son travail comme une contrainte, le prendre comme un jeu peut nous aider à atteindre plus facilement nos objectifs.

Du moment où nous ne considérons pas le travail qui nous est confié comme une charge punitive, mais plutôt comme un outil d’épanouissement, un exercice pour nous perfectionner, alors notre approche change et nous décidons de le faire à cœur joie. Alors, les résultats difficiles à obtenir auparavant commencent à tomber comme de la pluie providentielle.

Je regardais les uns et les autres ; plus j’étais exaltée en parlant, plus les mots venaient aisément, et plus j’étais convaincue que je ne devais en rien aborder la question des objectifs non atteints, tant pis pour le patron debout dans mon dos. Ma joie était immense face à des visages détendus, qui acquiesçaient en silence par des signes de tête, le sourire aux lèvres.

Aussi bien que le cadre de référence soit très important pour lire une situation, autant il est parfois salutaire de s’en éloigner.

La compétitivité, les objectifs, les échéances, le stress, les charges oppressantes ne doivent pas enlever l’humanité en nous. Au contraire, parfois, rien que rappeler cette dernière peut donner du sens à toute la lutte et la peine que nous nous donnons pour atteindre nos objectifs.

Si les objectifs ont été atteints ce mois-là ? Non ! Mais les jours suivants ont été bien meilleurs à ceux d’avant.

Ce qui importait ? Le fait d’avoir ressoudé les liens avec mon équipe.

Leur rappeler que pour moi, ce qui prime avant tout, c’est de me plaire dans ce que je faisais. Leur expliquer que l’on peut réussir si et seulement si l’on aime ce qu’on fait, qu’on le fait avec du cœur et qu’on y prend beaucoup de plaisir.

La difficulté ? Pour un gestionnaire d’équipe, c’est de faire faire à ses équipes le travail sans les faire se sentir serviles, esclaves ou encore concernés par la réussite globale.

Si j’ai pu sauver ma tête ? Sourires ! Elle n’était pas importante face aux 12 autres qui composaient mon équipe.

Tu n’as pas besoin d’entreprendre pour réussir…

Ceci peut être le mantra des gens qui ont honte d’être toujours en entreprise…

Avec la mondialisation, les nouvelles technologies, le nouvel ordre économique causé par le réveil de la Chine et d’autres peuples, la volonté manifeste des pays du Tiers-Monde de s’affranchir des anciens colons et de se développer, la solution miracle est devenue d’inciter à l’entrepreneuriat.

Des forums, des formations, des conférences, des débats télévisés, des télé-réalités, tout est mis à contribution pour éveiller le « dragon » qui sommeille en chacun et l’inciter à quitter les chaînes de l’employabilité et d’oser enfin se lancer, se jeter dans le vide, « quitter sa zone de confort » comme ils aiment à le dire.

Dans le meilleur des mondes actuels, l’entrepreneur, c’est celui qui aime prendre le risque, qui ose braver ses peurs, qui refuse de vivre dans la pauvreté, attendre un salaire mensuel, veut vivre ses ambitions et surtout « être son propre patron ».

Tout est peint en rose: se réveiller à l’heure qu’on veut; travailler de son lit ou au bord de sa piscine, voyager huit mois sur douze dans l’année, ne pas tirer le diable par la queue pour payer ses comptes. Je parie que vous avez déjà aussi reçu dans votre fil d’activités, des photos d’entrepreneurs sur le pont d’un yacht en croisière, sous un parasol à la plage au Panama, avec de beaux textes, (parfois irréel dans votre entendement), vous incitant à franchir le pas…

Et quand par un méchant malheur vous tombez sur interview, quand enfin, on consent à donner la parole à ce vaillant, il explique avec passion son parcours de combattant, semé d’embûches, de misères, de sacrifices et de sueurs, parti de zéro, il devient un héros; il a pris des risques, a tout plaqué un matin, mais avait eu quand même le soutien d’un être cher (lequel soutien vous ne pouvez espérer avoir et vous le savez au fonds de vous) et très fier de lui, il ne vise que de passer un seul message aux autres :

« Si tu n’as jamais entrepris une affaire, ta vie a échoué. Mieux tu es voué à une certaine forme de pauvreté à vie…

Avec Instagram, les fameux « statuts » de Whatsapp, les applications pour fabriquer ces fameuses « Quotenotes », plusieurs d’entre nous ont déjà lu des citations qui disaient de façon crue que travailler pour un patron, c’est manquer d’ambition, n’avoir aucune personnalité; c’est être sûr d’être voué à un salaire mensuel minable, de ne jamais s’offrir ses rêves et j’en passe. Des citations anciennes remodelées pour la circonstance, des discours de personnalités politiques comme Emmanuel Macron, des auteurs comme Robert Kiyosaki, tout est mis à contribution pour faire sentir à la personne qui fait carrière en entreprise que sa vie est un échec total. Des clubs d’entrepreneurs et néo-entrepreneurs surgissent de partout. Et des livres, des publications, des Masterclass, des E-books, tout y est pour aider à entreprendre et surtout y réussir. Sans oublier le nombre de coachs ou consultants qui surgissent de partout pour conseiller les gens qui se décident à se lancer en affaires.

Et si on décidait de voir le problème autrement?

Tout le monde n’est pas entrepreneur dans l’âme. Il existe des gens qui sont de nature dévouée, qui aime servir les autres, les aider, les soutenir dans leur projet et dans leur rêve et c’est dans cet esprit de sacerdoce qu’ils s’épanouissent. Ces gens sont des carriéristes.

Et si en réalité, ce sont ces personnes qui travaillent en entreprise qui sont les vrais héros de cette histoire?

Et si ceux qui entreprennent ne cherchent qu’à camoufler bien d’autres défis comme la difficulté à se soumettre à l’autorité ? Le manque d’humilité qui pousse à ne pas accepter de ne pas être l’élément clé ? La personne autour de qui tout tourne ? Celui ou celle qu’on admire, dont on parle ? Des gens qui ont du mal à se soumettre à des emplois du temps standards, qui ont du mal à rentrer dans un moule donné? Et si ce sont des gens qui préfèrent donner des ordres, mais qui n’ont aucun sens de la médiation en équipe ? Qui préfèrent faire du défilement ? De l’évitement?

Quid de tous ces entrepreneurs qui échouent mais dont personne ne veut parler?

Et si entreprendre est en réalité plus facile que faire carrière ? et s’il suffit juste d’être à la bonne place, au bon moment, d’avoir le soutien essentiel, accompagné d’une bonne dose de chance ?

Et si…? la liste peut être interminable!

Car ce qu’on oublie, avoir une idée d’entreprise et la mettre en action ne suffisent pas. Il faut se faire entourer de gens dévoués, très qualifiés, des compétences diversifiées, pour faire grandir et faire prospérer une entreprise, l’ aider à réussir, la soutenir, l’enrichir.

Et si entreprendre n’est juste que la conséquence de ce que les premiers entrepreneurs n’ont pas suffisamment appris à faire: SOULIGNER LEUR RÉUSSITE EN CÉLÉBRANT LEURS COLLABORATEURS?

Et si…?

Et si enfin, on reconsidérait la valeur des carriéristes et qu’on leur apportait plus d’outils pour réussir, réussir à porter les entrepreneurs dans leurs idées de génie?

L’exercice du mérite…

Dans un moment de découragement face à un projet personnel, je me suis souvenue du passage d’un livre que j’avais lu il y a quelques temps et j’ai décidé de me soumettre à un exercice bien particulier. Et j’aimerais partager ici mon retour d’expérience.

Dans: « L’univers de la possibilité: un art à découvrir » de Benjamin Zander et Rosamund Stone Zander, (Un monde différent, mars 2003), les auteurs expliquaient comment ils en étaient arrivés à une décision commune quant à la manière de noter leurs étudiants. Etant donné que nous évoluons dans un monde très compétitif, la majorité des étudiants était toujours stressée par leur note finale. Malgré qu’ils passaient leur temps à leur expliquer que dans leur cas, les notes étaient très peu représentatives du travail accompli, ces derniers avaient du mal à se départir de la question de savoir dans quel tiers final ils seront classés, (A, B ou C)?

Fallait-il se passer de les noter? C’était impossible dans ce monde de mesure puisque l’absence de note peut être tout aussi mal interprétée qu’une mauvaise note. Les gens ont besoin de se situer dans la masse. Plus haut? moyen ou encore en dessous? que ce sont les notes, les numéros, ou encore les fameuses lettres A, B, C, le classement était une échelle de référence de nos performances, et il importe tout autant pour chacun de se situer.

Le couple de professeurs décida donc après de longues analyses et discussions, de donner un « A » à tous les étudiants à l’avance. Mais à une seule condition:

« Il fallait écrire au professeur une lettre datée de la date de fin de la session, pour expliquer avec plus de détails, pourquoi l’étudiant méritait la note A ».

Cette lettre devrait commencer de cette manière: « Cher monsieur Zander, j’ai obtenu un A parce que… ».

Je décidai alors de m’attribuer d’entrée de jeu, la note « A » pour ce projet qui représentait pour moi une montagne russe. Et dans une belle lettre dont j’ai le secret, j’ai essayé de justifier pourquoi je méritais un « A ».

Tout au long de cet exercice, je me suis surprise sans forcément y mettre d’efforts, à coucher mon projet de façon animée sur le papier. Dans un premier temps, j’expliquais ce qui m’avait motivée à vouloir y aller, puis de long en large, j’ai passé le temps à faire un éventail de mes compétences relatives au projet, de mes forces, de mes connaissances et surtout de revenir plusieurs fois sur le but du projet. Comment je pense que cela va profiter aux autres, pourquoi il est important pour moi de le réaliser. Plus j’avançais dans ma lettre, plus je dressais le plan: les étapes que je pense devoir franchir, les obstacles possibles et je donnais même des alternatives au cas où mes propositions ou mes éventualités n’allaient pas se réaliser. J’osais beaucoup même dans ma lettre, car je redistribuais déjà les bénéfices de mon succès. Comment je compte les réinvestir, à qui j’allais en faire profiter, avec qui j’allais m’allier etc etc. C’était fabuleux! Je me suis rendue compte que cela m’avait pris moins d’énergie pour dresser un genre de « plan d’affaires » à travers une lettre, juste à la pensée que je « méritais » de réussir mon projet.

La chose la plus magique pour moi, s’était de me rendre compte de toutes les éventualités qui s’offraient à moi une fois que j’éliminais d’office l’échec de mes possibilités.

Il faut ajouter que le professeur avait donné quelques recommandations lors de la rédaction de cette lettre que je me dois de rappeler ici:

  • La lettre doit être semblable à un rapport qu’on rédige, en s’imaginant être dans l’avenir, ou dans la condition finale que nous désirons, tout en jetant un regard en arrière;
  • La lettre doit être écrite au passé (quoique post-datée), et être exprimée par des verbes d’actions.
  • Il fallait se mettre dans la condition de quelqu’un qui a fait un parcours, expliquer les obstacles rencontrés et les défis relevés, qui nous feraient mériter notre note.
  • Il était important de mettre l’accent sur « la personne qu’on est devenue » tout au long de ce parcours, cette personne qui mériterait bien de gagner cet A. Dans ce dernier point, j’aimerais ajouter que tout projet qui ne nous transforme pas en une personne meilleure n’a aucun mérite d’être porté au grand jour.

L’une de mes conclusions demeure que le succès et l’échec sont des dispositions de l’esprit. Se lancer dans un projet, quel qu’il soit, est risqué, mais l’éventualité de la réussite galvanise et nous oblige à nous structurer.

« La réussite appelle la réussiteOser vous donner d’avance un A dans vos projets peut être un levier de réussite au point de départ ».

Alors, c’est à votre tour de vous donner un « A » pour ce projet qui vous paraît si phénoménal et irréalisable. Il ne coûte rien d’essayer. Vous serez surpris d’aimer et surtout d’y être contaminés pour toujours!

Références:

L’univers de la possibilité, Benjamin Zander et Rosamund Stone Zender, Un monde différent, mars 2003, chapitre: Le troisième exercice, Donner un A, page 39 à 42.

Ce que je pense de la vulnérabilité…

J’ose commencer cet article en citant le précieux passage du discours Théodore Roosevelt intitulé « Citoyens de la république » ou « L’homme dans l’arène » (selon les cas). Ce discours a été prononcé à la Sorbonne, le 23 Avril 1910. Je précise que le passage suivant a été celui qui a rendu ce discours très célèbre:

« Ce n’est pas le critique qui compte, mais celui qui montre du doigt l’homme qui fait un faux pas ou qui explique comment on aurait pu mieux faire.

Le crédit appartient à l’homme qui lutte vaillamment dans l’arène, le visage marqué de poussière, de sueur et de sang, l’homme qui se trompe et manque souvent son but…

Parce qu’il n’y a pas d’efforts sans erreur. Mais celui qui lutte vraiment pour accomplir, qui connaît les grands enthousiasmes et les grandes dévotions; qui se dévoue à une grande cause…

Celui qui connait, à la fin, le triomphe de l’accomplissement, et qui, au pire, s’il échoue, le fait en osant beaucoup… »

J’expliquais dernièrement à une collègue que le leader doit apprendre à montrer sa vulnérabilité. La vulnérabilité n’est pas la faiblesse. Certaines situations imposent le risque, l’incertitude et plusieurs autres sentiments inconfortables qui ne sont en soi, pas des choix. Mais le véritable choix que peut faire le leader, c’est de s’engager tout en montrant sa vulnérabilité. https://www.ted.com/talks/brene_brown_on_vulnerability

Il faut avoir fait partie d’une équipe, avoir été un leader souvent en difficulté pour se rendre compte de ce qu’est la vulnérabilité. Se rendre vulnérable à des moments donnés, c’est dire à ses équipes que l’on n’est pas parfait, qu’on ne peut tout prévoir, que surtout, on peut se tromper, que l’erreur est humaine et peut surprendre. Or par ces temps difficiles, plusieurs responsables d’entreprise ou d’équipe, refusent d’admettre leur vulnérabilité et surtout de la montrer à la face du monde.

La volonté d’assumer sa vulnérabilité détermine le courage et une certaine forme de clarté de sa vision.

Le leadership est défini à tort parfois comme une forme de carapace surhumaine que porte une certaine personne au milieu du groupe. A tort ou à raison, celui qui porte cette carapace, le leader en l’occurrence, pense qu’il doit toujours afficher une certaine résistance, une certaine impassibilité, se montrer fort, ne pas craquer, et surtout feindre l’indifférence (surtout aux niveau des organisations). Les armures donnent l’impression d’être fort, mais elles ont un poids qui peut empêcher plusieurs autres opportunités et surtout, éloigner le leader de son groupe.

Je ne peux faire meilleur développement que Brené Brown sur le sujet et je suggère d’ailleurs à tout leader de lire son Best- seller « Le pouvoir de la vulnérabilité, Brené Brown, Sept 2012 ». Mais la vulnérabilité entretient la confiance entre les membres d’une équipe et permet une meilleure cohésion.

D’ailleurs, il m’a fait beaucoup plaisir de lire il y a quelques jours, qu’il est possible d’enseigner Brené Brown au Québec et je ne peux que m’en réjouir…https://www.lesaffaires.com/blogues/diane-berard/voici-la-premiere-quebecoise-certifiee-pour-enseigner-brene-brown/611937

Soyons nous, ayons le courage d’exprimer avec authenticité nos sentiments, refuser de nous conformer aux situations qui ne nous rendent pas à l’aise, posons nos limites et respectons les. Surtout, osons être vulnérables!