Nous voici en novembre.
Je sais que les temps sont très difficiles. Alors que tout l’occident se reconfine, l’Afrique, elle, peine encore face à ses présidents avides de pouvoir qui plongent pays et peuples dans des lendemains incertains.
Depuis mars, le monde entier vit au jour le jour, comme en attendant une petite nouvelle pleine d’espoir. Mais les choses semblent vouloir contredire nos attentes.
Il n’y a pas moment plus propice pour moi de vous parler d’une aptitude très demandée en leadership: la tolérance à l’ambiguïté, autrement appelée la gestion du gris.
D’emblée de jeux, j’aimerais préciser avant tout que c’est un état cognitif. Par exemple, les personnes autoritaires et/ou rigoureuses sont jugées moins tolérantes à l’ambiguïté.
De nos jours, il arrive de plus en plus de situations incontrôlables (pandémie, crise économique, crash aérien, attaques terroristes), qui touchent à tous les sphères de la vie, changent les données en un rien de temps et peuvent plonger dans l’incertitude totale.
La tolérance à l’ambiguïté est la capacité d’un individu à faire face à des situations non structurées, inachevées et sans issus définis. Ces genres de situations qui manquent de données familières, totalement nouvelles ou encore qui disposent d’un grand nombre de données et dont on ne peut faire le tri de façon objective. Dans l’autre sens, il y a évidemment la notion d’intolérance à l’ambiguïté.
Comment tolère-t-on l’ambiguïté?
– Avoir la capacité de percevoir ou d’interpréter une information vague, incomplète, fragmentée, contradictoire et non claire est de la tolérance à l’ambiguïté.
– Être confortable avec des hypothèses et penser en termes de probabilités
– Accepter de ne pouvoir avancer une issue claire et déterminée face à certaines situations
– Le confort face à des situations ambiguës, le fait de se surpasser en compétences dans la résolution des situations ambiguës…
Pourquoi la tolérance à l’ambiguïté est-elle une aptitude très recherchée pour le leader de demain?
Que vous cherchiez à devenir un leader charismatique, transformationnel, responsable ou encore visionnaire, votre attitude face aux évènements est très déterminante. L’inconfort commence à s’instaurer comme une situation de challenge permanente et seule la tolérance à l’ambiguïté est la réponse immédiate qui s’offre à vous.
Mais comment réussit-on à gérer la tolérance à l’ambiguïté?
La créativité n’est pas qu’innée ; elle se pratique et se développe au fil des exercices, de méthodes et de pratiques bien spécifiques. En situation d’ambiguïté, cela suppose qu’il manque des instructions claires ou encore des antécédents à une certaine situation et seule votre capacité d’être créatif vous distinguera de la manière de gérer cette situation.
L’une des clefs les plus utiles est la créativité. La créativité est cette capacité de transcender les façons traditionnelles et conventionnelles de réfléchir et d’agir, et de créer des idées nouvelles, de nouveaux manières, méthodes ou objets.
À tort, être tolérant à l’ambiguïté peut être perçue comme un trait négatif. Il ne faut pas oublier que la gestion du gris peut se référer au fait de n’être ni blanc ni noir, donc dans des positions jamais assumées, naviguer en eau trouble ou ne pas avoir de parti pris de façon claire. La malhonnêteté intellectuelle, la fourberie ou encore l’inconstance ou le fait de ne pas assumer clairement ses positions ne sont pas de la tolérance à l’ambiguïté. Il est bon de rappeler que dans les années 1960, être tolérant à l’ambiguïté est un signe de bonne santé mentale.
Et vous, êtes-vous tolérant à l’ambiguïté? Comment gérez-vous ces temps incertains? Arrivez-vous à avoir une visibilité sur vos projets à moyen et long terme? Comment vous sentez-vous dans votre cœur et dans votre tête?
Je suis curieuse de la savoir. Écrivez-moi afin qu’on en discute.
Que mes meilleures pensées vous accompagnent…
Votre bien-aimée Luella